Ni potiche ni soumise

Une fille normale ne demande pas grand-chose: être aimée, rester en
bonne santé, que les choses ne changent pas, qu’elles ne changent
jamais, ne pas tomber enceinte, ne plus jamais voir de sang, que ses
proches ne se retrouvent pas sur la liste des morts et disparus de cette
ville, que les sirènes des ambulances ne la réveillent pas pendant
qu’elle dort. Une fille normale ne demande rien de plus : que son père
meure vite, s’il est encore en vie, et de manière tragique, horrible et
dégoûtante si possible, pour que ça fasse la une de tous les journaux et
qu’elle l’apprenne aux infos ; que sa sœur ne soit jamais découpée en
morceaux ; que personne n’ait l’idée de violer sa nièce ; que son homme
ne finisse pas un jour avec une balle dans le crâne ; que la police ne
s’avise plus de lancer sur elle la tête d’un macchabée.

On sait à quel point vouloir être normal ne se décrète pas, surtout quand on est une étudiante mexicaine sexy et qu’on sort avec le caïd du coin.
C’est l’histoire de Fernanda, explosive jeune fille à fleur de peau, qu’on croit potiche et soumise mais à qui rien ni personne ne résiste, dans Ni de jour ni de nuit, premier roman d’Orfa Alarcón, jeune autrice mexicaine.
Passion, sexe, luxe, misère, mafia, violence, trahison, enfances meurtries, hip-hop et reggaeton… C’est une bombe à chaque chapitre.
Un roman fulgurant et ahurissant qu’on lit comme vit la sauvage Fernanda : à toute allure !

Éditions Asphalte, traduit de l’espagnol (mexicain) par Mélanie Fusaro, 2018, 240 pages.
Ni de jour ni de nuit a été finaliste du prix Iberoamericano de Narrativa Las Américas.
Écouter la bande-son du roman sur le site d’Asphalte.