Agota Kristof, femme de lettres hongroise, est décédée le 27 juillet 2011, dans son pays d’exil, la Suisse.
La vie de cette femme a été marquée par la lecture, l’écriture, les langues… à contre-cœur parfois.
Alors qu’elle sait lire en hongrois à l’âge de quatre ans, le russe devient la langue officielle après la guerre dans son pays, qu’elle fuit à 21 ans avec son mari et son bébé. Réfugiés en Suisse, il faut apprendre encore une autre langue, le français, qui sera celle de son écriture.
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Éditions Zoé, 2004, 60 pages. |
Dans son récit autobiographique L’analphabète, elle raconte ces années d’enfance, d’adolescence et d’exil qui la coupera à jamais de son pays et surtout de sa famille. Elle raconte que, sur le groupe qui fuit clandestinement la Hongrie occupée, beaucoup ne supporteront pas cette fausse liberté, déracinés, coupés à vie de leurs racines et des leurs. Les autres survivent, dans le déchirement et la solitude qui empêchent à jamais le bonheur.
La lecture de la trilogie — qui commence par Le grand cahier, se poursuit par La preuve et se termine par Le troisième mensonge — a été un véritable choc. L’univers est effrayant : noir, cinglant (cinglé aussi), cru, politiquement incorrect.
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Éditions Points, 2014, 192 pages. |
Si vos vacances sont gâchées par le mauvais temps ou un quelconque contretemps, le sombre destin d’Agota Kristof vous permettra de relativiser…
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Éditions Points, 1995, 192 pages. |