Carla Guelfenbein est Chilienne. L’histoire de son roman, Le reste est silence, se passe dans
son pays, où il est question aussi de Buenos Aires et Bogotá, des lieux qui évoquent forcément un passé sombre où le silence, la violence et la folie ont marqué l’Histoire et les gens.
C’est un roman à trois voix, de trois personnages d’une même famille : un petit garçon de douze ans, son père veuf et sa belle-mère. Chacun a ses fantômes secrets. Leur impossibilité, ou incapacité, à se parler met le lecteur dans la position dérangeante de celui qui sait tout et assiste avec impuissance aux ratages, aux pulsions, aux non-dits et aux dérapages.
Dès le début, on sent le drame émerger avec ce petit garçon qui écoute les conversations des grandes personnes et découvre des secrets enfouis : « Parfois, les mots sont comme des flèches. Ils vont et viennent, blessent et tuent, comme à la guerre. Voilà pourquoi j’aime bien enregistrer les adultes. »
Éditions Actes Sud, 2010, 320 pages.